Face au vaste choix de modèles de chaudière et aux différentes possibilités en termes d’énergie, il est préférable d’être déjà bien renseigné avant de se lancer dans une installation. Voici quelques informations qui vont vous permettre de vous forger une idée du champ des possibles dans ce domaines bien particulier.
Le choix de la chaudière
Le choix d’une chaudière va s’appuyer sur différents critères que sont notamment le choix de l’énergie et le type de chaudière.
Les énergies possibles
En termes d’énergie, il est possible de se diriger vers diverses solutions qui vont de l’électricité au gaz en passant par le fioul, le bois, le solaire.
Si les solutions de chauffage au fioul sont vouées à disparaître de la circulation dans les 10 prochaines années d’après les discussions actuelles du gouvernement sur ce sujet bien précis, il est à noter que le gaz offre quant à lui 2 options, à savoir gaz de ville (ou gaz naturel) et propane.
Pour ce qui du solaire, il peut venir se coupler à une autre énergie afin de limiter au maximum la consommation de cette autre énergie. Dans ce cas, la chaudière sera dite “hybride”.
Avantages et inconvénients des énergies
Chaque énergie dispose d’avantages et inconvénients.
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Avantages
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Inconvénients
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électricité
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- énergie relativement chère
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gaz
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- parmi les combustibles les moins onéreux
- dans le cas du gaz de ville :
- approvisionnement automatique via le réseau citadin
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- dans le cas du propane :
- cuve extérieure
- prévoir les approvisionnements réguliers
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fioul
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- parmi les combustibles les moins onéreux
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- nécessite impérativement une citerne
- prévoir les approvisionnements réguliers
- matériel voué à disparaître dans les 10 ans à venir
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bois
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- nécessite une zone de stockage conséquente
- prévoir les approvisionnements réguliers
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solaire
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- permet de belles économies d’énergie et donc financières
- énergie propre : écologique
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- requiert un budget d’investissement initial relativement élevé
- n’est pas toujours possible en termes de mise en oeuvre (exclu sur une toiture en chaume par exemple)
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Le stockage
Si l’électricité, le solaire et le gaz naturel ne nécessitent absolument aucun stockage, ce n’est pas le cas du fioul et du gaz propane. Dans ces deux derniers cas, il vous faudra disposer d’une citerne (ou cuve) adaptée afin de stocker votre combustible.
Pour le fioul, la cuve pourra être placée en intérieur ou en extérieur, elle pourra même être prévue dans une fosse ou être enterrée.
- Stockage intérieur non enterré : la norme est fonction du volume de stockage
- capacité maximale de 2 500 litres : possibilité en sous-sol ou en rez-de-chaussée sur un sol plat et maçonné (pièce ventilée et fermée par une porte pare-flammes ¼ d’heure)
- capacité supérieure à 2 500 litres : installation dans une pièce dédiée sur un sol plat et maçonné (pièce ventilée à 1dm² minimum et fermée par une porte pare-flammes 1 heure)
- Stockage extérieur (avec un réservoir prévu à cet effet uniquement) non enterré : respect d’une distance minimale, entre la paroi de la cuve et le local le plus proche, selon le volume de stockage :
- moins de 2 500 litres : pas de distance imposée
- 2 501 à 6 000 litres : distance de 1 mètre
- 6 001 à 10 000 litres : distance de 6 mètres
- 10 001 à 50 000 litres : distance de 7 mètres
- plus de 50 000 litres : distance de 10 mètres
- Stockage en fosse en intérieur ou extérieur :
- aucune zone ne vie ne pourra être installée sous cette fosse
- aucune canalisation d’eau (alimentation et évacuation), de gaz ou d’électricité ne pourra être installée dans ou sous cette fosse
- aucun remblayage (cela empêcherait la constatation éventuelle de fuite)
- la fosse doit :
- former un système de retenue au moins égal au volume de stockage de la cuve
- être enduite, en intérieur, avec un produit étanche aux produits pétroliers et à l’eau
- disposer d’un regard permettant le contrôle du point bas de la plateforme
- Stockage enfoui, en intérieur ou extérieur, avec une cuve à sécurité renforcée :
- cuve enfouie au niveau le plus bas du local
- cuve acier : isolation et protection électrique à prévoir
- amarrage à un radier en béton
- canalisations à plus de 0,50 mètre de la cuve (sauf celle dédiées à son utilisation)
Pour le gaz propane, la citerne sera automatiquement placée en extérieur.
- Stockage aérien : la citerne est posée horizontalement (en cas de pente, l’encastrement dans le sol ne dépassera pas les 75% du périmètre)
- couleur blanche avec faible pouvoir absorbant
- résistance à la corrosion extérieure
- distance de sécurité à respecter :
- à 60 cm minimum d’un mur plein non inflammable ou de tout autre élément
- à 3 m minimum de tout matériaux combustibles, de tout bâtiment d’habitation et de ses ouvertures, de la limite de propriété
- Stockage enfoui :
- mise en place d’un grillage d’avertissement à 10 cm minimum de la surface du sol
- distance de sécurité à respecter :
- sur une épaisseur de 20 cm en dessous et 30 cm sur les côtés et le dessus : entourer la citerne de matériaux inertes
- à 60 cm minimum d’un mur plein non inflammable
- à 1.5 m minimum de tout matériaux combustibles, de tout bâtiment d’habitation et de ses ouvertures, de la limite de propriété
Dans le cas du bois, il faudra également prévoir du stockage, que ce soit des bûches, gourmandes en place dans un jardin, sous un appentis ou dans un bâtiment, ou en granulés (ou pellets) qui pourront être dans des sacs spécifiques ou dans des silos pour une alimentation régulière. Le silo prendra alors place près de la chaudière.
Pour ce qui est des prix de ces différents éléments, on peut noter les données suivantes :
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Prix de fourniture
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Prix de pose
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citerne fioul
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500 à 2 500 €
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500 € à 2000 €
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citerne gaz (aérienne)
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1 600 à 4 500 €
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citerne gaz (enterrée)
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2 200 à 5 000 €
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silo à pellets 6 m3
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1 500 à 5 500 €
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Tarif en fonction du type de chaudières
Les chaudières se déclinent selon leur type de fonctionnement. Voici quelques indications en la matière.
Type de chaudière
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Présentation
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Fourchette de prix
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Fourniture
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Pose
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chaudière classique
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- efficacité énergétique : 70 % en moyenne
- rendement : 85 à 90 %
- eau chauffée à 90 %
- relativement énergivore
- polluante via le rejet de gaz à effet de serre
- Attention : les chaudières de type B1 ne sont désormais plus commercialisées
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650 à 4 500 €
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500 à 3 000 €
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chaudière à condensation
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- efficacité énergétique : supérieure ou égale à 90%
- rendement : 105 à 110 %
- équipée d’un système d’échangeur condenseur : récupère les fumées de combustion et en réutilise la chaleur
- plus écologique
- moins énergivore : économie de combustible de l’ordre de 6 à 25 %
- demande un peu plus de place que les autres systèmes
- nécessite d’être relié au réseau des eaux usées et à un conduit étanche d’évacuation des fumées
- idéale associée avec des appareils de chauffage basse température : réseau de radiateurs ou plancher chauffant
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1 300 à 6 000 €
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chaudière basse température
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- rendement : 105 à 110 %
- ne peut être utilisée que si le logement est équipé de radiateurs ou plancher chauffant basse température
- eau chauffée à 50 %
- moins énergivore
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3 000 à 7 000 €
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chaudière hybride
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- moins énergivore
- intéressant en cas de fluctuation des prix des combustibles
- nécessite plus d’entretien
- associée à des installations solaires :
- capteurs solaires en complément
- meilleur rendement de l’installation
- jusqu'à 30 % d’économie d'énergie
- associée à une pompe à chaleur :
- prend le relais pour une production d’eau plus chaude
- rendement maximal dans le cas d’une température ambiante clémente
- production d’eau à 50°C
- permet de garder son ancienne chaudière
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5 000 à 15 000 €
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sur devis
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chaudière éco génération
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- en plus de sa fonction de chaudière, cet appareil produit de l'électricité
- permet de réduire jusqu’à 30% la facture d’énergie globale (chauffage + électricité)
- électricité : production moyenne de 50 à 80% de la consommation
- écologique : réduction des CO2
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10 000 à 20 000 €
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500 à 3 000 €
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chaudière à bois
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- rendement : 75 à 90 %
- moins énergivore : économie de l’ordre de 30 %
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10 000 à 20 000 €
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Les types de pose
En termes de possibilité d’installation et de format, la chaudière pourra se présenter en murale ou en version au sol.
- Murale : intéressante dans une petite maison ou un appartement, sa petite taille permet une installation aisée dans une cuisine ou une salle de bains. Sa puissance avoisine les 50 à 60 W.
- Au sol : intéressante dans une grande maison et facilement associable à une pompe à chaleur ou un chauffe-eau solaire, cette chaudière peut proposer des puissances allant jusqu’à 140 W.
Le prix des appareils d’eau chaude sanitaire
Pour la production d’eau chaude sanitaire, différentes technologies sont envisageables.
Chaudière à condensation murale
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Présentation
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Fourchette de prix
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Fourniture
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Pose
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chaudière instantanée
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- pas de réserve d’eau
- production instantanée selon la demande
- chaudière compacte
- adaptée aux petits logements dont les besoins sont faibles
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3 000 à 4 000 €
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500 à 1 000 €
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chaudière à micro-accumulation
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- ballon de 3 à 10 litres
- permet de gagner en confort
- limite les pertes thermiques
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3 500 à 4 500 €
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chaudière à accumulation
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- ballon intégré de 20 à 150 litres
- maintien au chaud de la réserve d’eau
- idéal pour les logements avec de gros besoins
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4 000 à 5 000 €
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1 000 €
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La puissance de la chaudière
La puissance nécessaire de votre chaudière sera notamment déterminée par la surface de votre logement. Le nombre de personnes dans le foyer sera un second critère pris en compte.
Ainsi, en règle générale, pour la seule alimentation du système de chauffage, il est recommandé d’opter pour une puissance de :
- 12 à 20 kW pour un appartement de moins de 100 m²
- 18 à 25 kW pour un appartement de plus de 100 m²
- plus de 20 kW pour une maison de plus de 100 m²
Si vous souhaitez également produire votre eau chaude sanitaire, les puissances attendues seront alors les suivantes :
- 23 à 28 kW pour un appartement de moins de 100 m²
- 25 à 35 kW pour un appartement ou une maison de plus de 100 m²
L’entretien
La majeure partie des chaudières fait l’objet d’un entretien annuel obligatoire.
- Chaudière électrique : pas d’entretien nécessaire.
- Chaudière au gaz ou au fioul : avec un budget autour de 75 à 180 € par an, l’entretien comprend généralement :
- vérification et nettoyage des organes de fonctionnement principaux
- ramonage mécanique et vérification du conduit de fumée
- évaluation des monoxydes de carbone
- éventuel remplacement des pièces défectueuses
- remise d’une attestation d'entretien
- Chaudière à bois : avec un budget autour de 150 à 200 € par an, l’entretien comprend généralement :
- vérification et nettoyage complet de la chaudière
- ramonage mécanique et vérification du conduit de fumée
- évaluation des monoxydes de carbone
- éventuel remplacement des pièces défectueuses
- remise d’une attestation d'entretien
Les normes
Dans le cas particulier de la chaudière au gaz, l’installation doit impérativement être effectuée par un professionnel puis être validée par un organisme tel que Qualigaz afin de garantir la sécurité de la mise en place à l’occasion d’une visite réalisée par un expert. Cette visite est d’ailleurs validée par la remise d’un Certificat de Conformité d’Installation. Certaines assurances demandent même à ce que soit versée au dossier la facture d’installation du professionnel.
Le prix des préparatifs en rénovation
Si vos travaux d’installation de chaudière interviennent dans le cadre d’une rénovation, il vous faudra en outre prévoir quelques frais préalables tels que ceux en lien avec la dépose des existants, à savoir :
- chaudière au sol : 500 €
- chaudière murale : 450 €
Ces tarifs comprennent non seulement la dépose elle-même, mais aussi l’isolation des raccordements et l’évacuation de l’ancienne chaudière.
Par ailleurs, avant de procéder à la mise en place de la nouvelle chaudière, des prolongations de réseaux peuvent être nécessaires. Alors, vous pourrez vous baser sur les estimations suivantes :
- réseau aller/retour chauffage : 51 €/ml
- réseau d’alimentation électrique : 17 €/ml
- réseau d’alimentation d’eau : 25 €/ml
Les aides
Dans le cadre de votre installation de chaudière, selon le type sélectionné, certaines aides peuvent vous être accordées. Vous pouvez notamment vous renseigner sur les différentes aides suivantes :
- CITE : le Crédit d’Impôt pour la Transition Energétique peut ouvrir droit à une réduction jusqu’à 30 %.
- TVA : pour un logement de plus de 2 ans, via l’intervention d’un professionnel en fourniture et pose, une TVA réduite à 5.5 % est accessible.
- Anah : l’Agence National de l’habitat peut octroyer des subventions.
- Prime énergie : proposée par des grandes entités, cette prime est déductible des frais lorsqu’elle est obtenue.
La chaudière à 1 €
Et pour aller encore plus loin pour aider les ménages à installer une chaudière nouvelle génération dans leur foyer, l’Etat a décidé de mettre en place, à l’instar de l’isolation à 1 €, la chaudière à 1 €.
Dans la pratique, cette action consiste à permettre aux foyers de remplacer une chaudière ancienne, et donc consommatrice, par une version plus récente. Pour ce faire, sont déduits des coûts de fourniture et d’installation les différentes aides que sont celles de l’Anah (Agence nationale de l’habitat) avec le programme “Habiter Mieux Agilité” et de l’Etat avec la prime “Coup de Pouce Chauffage”.
Concrètement, trois catégories de ménages ont été mises en avant pour bénéficier de ces aides à différents niveaux selon leurs revenus. A noter que c’est l’Anah qui détermine les seuils de revenus dont vous pouvez trouver les éléments sur leur page dédiée.
- les foyers aux revenus très modestes :
pour ces ménages, il est possible d’accéder à une fourniture et pose pour un prix de 1 à 298 €
- les foyers aux revenus modestes :
pour cette seconde tranche de ménages, cette même offre est proposée à partir de 299 €
- les autres foyers :
tous les ménages ne pouvant pas entrer dans les deux premières catégories peuvent encore se voir attribuer, sous conditions, une prime de conversion chaudière dont l’enveloppe oscille entre 2 500 et 4 500 €.
Lorsqu’un foyer bénéficie de cette aide, il se voit assisté dans l’ensemble des démarches et avances de trésorerie. Ainsi, ce foyer n’aura simplement qu’à valider son éligibilité, à planifier le rendez-vous avec l’entreprise en charge des travaux et à régler le “reste à charge”.
Pour ce qui est de la prime de l’Etat, elle peut être accordée sous différentes formes qui sont :
- la remise de bons d’achat pour l’accès à des produits de consommation courante ;
- l’émission d’un chèque ou d’un virement en votre faveur ;
- la déduction directe sur la facture.
Bien entendu, les travaux devront impérativement être réalisé par un artisan RGE (Reconnu Garant de l’Environnement) afin que les aides puissent vous être versées.
En outre, sachez que ces aides peuvent être cumulées avec les dispositifs tels que l’éco-prêt à taux 0 et le CITE (Crédit d’Impôt pour la Transition Energétique).
Le conseil du professionnel EnChantier
Dans tous les cas de figure, passer par un expert en la matière vous permettra d’étudier la meilleure solution en fonction de votre installation actuelle, de votre budget et de vos besoins. Ce professionnel sera également en mesure de vous apporter des informations quant aux aides auxquelles vous pouvez prétendre. Demander plusieurs devis vous permettra ensuite de choisir la société qui vous semble la meilleure.